Mona Hatoum – Le corps à l’œuvre

Le Centre Pompidou rend hommage à la grande artiste d’origine palestinienne

Mona Hatoum au Centre Pompidou (flickr.com/ Jean-Pierre Dalbéra)

Un écran montre son visage la bouche fermée par les mains d’un homme. Mona Hatoum a «Tellement de choses à dire» (1983) dans la plus grande exposition dédiée à l’artiste à ce jour. C’est ce qu’on entend sans arrêt en montant au dernier étage du Centre Pompidou. L’artiste d’origine palestinienne, qui vit à Berlin et à Londres, ne communique pas par les mots : elle nous montre ses idées visuellement, physiquement, brutalement. Cette exposition au travail calme et violent comporte des installations monumentales, des vidéos et des œuvres sur papier. La grande carte du monde « Map clear » (2014) semble fragile. Formée par des billes de verre, elle bouge avec les mouvements des visiteurs. L’installation, avec le titre ironique « Home » (1999), est effrayante : des ustensiles de cuisine reposent sur une table électrifiée et vrombissante. Le plus impressionnant pendant cette visite est le mélange entre les matériaux vivants et morts. Dans l’installation « Recollection » (1995), ses propres cheveux se changent en art : ils sont suspendus en mèches au plafond et enroulés en boules éparpillées au sol. Il faut s’approcher pour les reconnaître. L’approcher aussi elle qui, d’une certaine manière, est physiquement présente. Mona Hatoum dévoile un regard très personnel qui laisse réfléchir sur ses idées de l’exil, de l’identité et sur la géopolitique mondiale comme moyen-orientale. Depuis le 24 juin, 200 000 personnes ont vu l’exposition qui fermait ses portes lundi dernier.

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